En 2010 en France, 12% des expatriés étaient des femmes (contre 6% il y a 15 ans). En 2011, 21% des adhérents à la caisse des français de l’Etranger étaient des femmes. La part d’expatriés femmes aurait ainsi doublé en 10 ans. Mais le potentiel de faire grandir la population féminine dans le volant d’expatriés est important puisqu’on estime aujourd’hui que 50% des profils susceptibles d’être expatriés sont des femmes.
Quels sont les freins à l’expatriation des femmes ? Pourquoi la parité n’est elle toujours pas respectée en matière d’expatriation?
En réalité, l’évolution est lente mais les entreprises ont bien l’intention d’augmenter le nombre de femmes expatriées dans les prochaines années: 76% des entreprises françaises projettent d’envoyer une plus grande part de femmes en expatriation dans les 3 prochaines années. Cependant, il existe une disparité d’une entreprise à l’autre, en fonction des secteurs d’activité. Chez Total, par exemple, seules 10% des expatriés sont des femmes; à l’inverse, 50% des nouveaux départs en expatriation sont représentés par des femmes chez l’Oréal.
Les explications de cette lente évolution sont multiples:
- Les entreprises ont très probablement leur part de responsabilité. A compétences managériales et niveaux de formation comparables, les femmes sont toujours moins nombreuses à se voir proposer une expatriation.
- pour la femme, concilier vie professionnelle et vis personnelle est toujours considéré comme un frein à l’expatriation. L’auto-censure des femmes elles-mêmes joue probablement : peur de s’adapter, peur des responsabilités attribués, peur de la réaction du conjoint.
- Enfin, alors que l’activité du conjoint, quand celle ci est une femme, est rarement considéré comme un problème, cela le devient quand le conjoint est un homme! Malgré la féminisation des postes à haut potentiel, la levée de certains clichés et l’évolution de l’image que la femme a d’elle-même, il reste rare qu’une femme voyage de pays en pays, imposant à son conjoint et ses enfants de la suivre.
Alors, quelles solutions imaginer pour accélérer l’expatriation des femmes?
- une meilleure préparation à l’expatriation grâce à une agence de relocation: celle ci peut effectivement contribuer à l’installation de la famille dans son nouveau pays, à la recherche d’école pour les enfants ainsi qu’a une multitude de services sur-mesure, selon la configuration de la famille.
- La mise en place un programme d’accompagnement à la recherche d’activité du conjoint afin de donner un sens à leur séjour à l’étranger: reprise d’activité, vie associative et/ou culturelle.
- le célibat géographique: peu souhaitable pour la famille et pourtant, les couples sont de plus en plus nombreux à envisager le célibat géographique pour mener la double carrière. Cela rentre progressivement dans les mœurs. Un mal ou un bien?
- l’eurocommuting: c’est un célibat géographique décidé avec l’entreprise et financé par elle: l’expatrié rentre à un rythme défini contractuellement à son domicile français
- l’expatriation des femmes de plus en plus jeunes, avant qu’elles n’aient de charge de famille; par exemple, pour résoudre la problématique du frein de l’âge de la première grossesse et de l’expatriation, Total a même diminué l’ancienneté nécessaire pour postuler aux expatriations : un frein de moins à l’expatriation des femmes !
Alors, place aux femmes!
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